Je confirme que ce blog est définitivement transféré sur OverBlog :
3615cricri.over-blog.fr
En mettant à jour mon compte MSN (c’est-à-dire mon compte Live, je ne vois pas vraiment la différence), je me suis rendu compte qu’ils se sont enfin décidés à migrer leur plate-forme vers quelque chose de correct : WordPress.
J’ai arrêté de bloguer sur Live, et je suis parti sur OverBlog (http://3615cricri.over-blog.fr), parce que le design de Live ne me convenait plus. Ce défaut n’est plus d’actualité aujourd’hui, et je me retrouve donc avec deux blogs valables sur les bras… et je ne sais plus quoi en faire.
Si on ajoute à ça le fait que j’ai deux comptes Live, deux comptes Gmail, que les comptes mail et blog sont liés, ça me fait un sacré paquet de noeuds à démêler. Je laisse le temps faire.
J’ai passé la soutenance de mon projet de fin d’études ce matin. Ça s’est très bien passé, le jury était satisfait de mon travail. Ça fait toujours plaisir.
Sans surprise : Cari n’était pas présent à la soutenance. Ils n’ont même pas répondu aux demandes de l’école en ce qui concerne l’évaluation du stage et du stagiaire ! No comment.
En fin de soutenance, la conversation a dévié vers l’embauche future, vers mes projets. Et là… de ma part, le silence.
On arrive vers la fin de l’année, je suis à six semaines d’être diplômé – c’est à peine d’ailleurs si j’arrive à le concevoir, après six ans d’étude – et le marché de l’emploi est plutôt calme. J’ai quelques retours ici et là, des entretiens. Mais où aller, que faire ?
Bureau d’études ? Je cherchais au Luxembourg… mais ils cherchent des gens expérimentés (normal… pendant les dernières années, ils n’ont fait qu’embaucher des jeunes…). J’ai aussi quelques pistes en France… la question reste posée. Maîtrise d’ouvrage ? Oui… il faut voir comment va se passer l’entretien de Batigère… Sinon, des pistes en étude de prix ou en méthodes chez Demathieu & Bard… Et quelques demandes auprès de l’administration… sans réponse à ce jour.
Incertitude totale pour les mois à venir, donc. C’est pas forcément simple quand on sort de 5 années d’études pendant lesquelles le plein-emploi a régné en maître sur le secteur du bâtiment ! Ceci dit, il n’y a pas encore lieu de s’affoler pour l’instant, les demandes sont très timides… mais elles sont là.
En attendant… j’ai deux examens demain (pour lesquels j’ai presque eu le temps de commencer à réviser). Sachant qu’en Qualité, je n’ai pas de cours (à part les cours de 3e année que je viens de ressortir), ça risque d’être coton. Et on a un projet à rendre jeudi à 14h.
Mais… je suis porté par l’idée fantastique d’un week-end de plus de trois jours ! Next week is gonna be a new week…
Les photos ont été prises à la toute fin du phénomène… Elles ne sont donc pas très probantes ! | ![]() |
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.Rudyard Kipling, Tu seras un homme mon fils, 1910
Après mes délires littéraires post-surréalistes, le retour à la réalité. Retour qui s’est opéré vendredi dernier (un peu de retard à la publication) à 7h35 (dédicace à Carine), le cerveau dans les vappes et l’esprit encore embrumé.
J’ai dormi plus de huit heures pourtant. Mais rien à faire, je suis mort de fatigue du matin au soir depuis quatre jours.
Arrivé au boulot peinard… Personne. Petite visite sur le chantier, histoire de saluer tout le monde et de voir comment ça se passe. Et on commence à bosser vers neuf heures. (Et encore, je ne bois pas de café et je ne reçois pas mes mails sur chantier, ça aurait pu être dix heures.)
Bosser… euh, oui, mais… quoi faire ? Bon, il faut que je travaille un peu sur mon rapport de PFE. J’ai d’autres choses à voir, mais le rapport me paraît urgent en ce moment. Accessoirement, je rappelle le bureau d’étude pour qu’il me renvoie des plans, et je reçois un des gars du cabinet d’architecte complètement… enfin je ne sais pas, mais je crois qu’il avait bu (un ricard à dix heures, c’est normal, non ?).
10:45. Je reçois enfin les plans. J’appelle mon chef de projet… qui est passé au bureau d’études hier. Et j’apprends qu’il y a eu des modifs. Donc re-renvoi des plans mis à jours. En fait, pas la peine de lui téléphoner, il arrive. Petite réunion (le vrai moment de travail de la journée) et… 11:10, coup de fil d’un collègue. "T’es au courant pour le repas, ce midi ?"
Ah ben non, je suis pas au courant… holà grand moment de solitude. "Bon, en fait ça fait deux semaines que je dois te le dire, mais t’es invité." Ca va déjà mieux.
Je suis parti avec le chef de projet… pour le repas de fin de chantier (le premier chantier où j’ai travaillé) avec le client, les architectes, la direction de l’agence et les ouvriers. Ca m’a fait chaud au coeur de voir que les gars se rappellaient encore de moi. Vu que ce chantier se termine, la plupart vont venir travailler sur celui où je suis actuellement. Ca me fera plaisir de les revoir.
Moralité de tout ça ?
Le repas s’est fini à trois heures passées. Le temps de revenir, de rouvrir les plans, de faire un tour sur le chantier… c’était l’heure de plier bagages, vu que j’avais mon train… et ma valise à faire (et comme je vais à pied à la gare histoire de bouger un peu, faut pas traîner).
Je sais, c’est la honte, des journées comme ça… mais qu’est-ce que ça fait du bien (surtout quand on est fatigué et embrumé toute la journée) ! Faudra que je me remette en route lundi.
Enfin… c’est vite dit…
Revenu sur myspace, la queue entre les jambes (non Yannick, ce n’est pas un jeu de mots scabreux) après un éphémère passage sur over-blog, revenu sur myspace, donc, je reposte les billets d’over-blog avec un peu de retard. Et je prends une minute pour vous écrire les chroniques ordinaires d’une journée ordinaire – à savoir jeudi dernier.
C’est-à-dire – je vous explique, pour le cas où vous seriez aussi fatigué que moi au moment où j’écris – tout ce qui peut se passer d’extraordinaire dans une journée ordinaire. Et qui fait que les jours ne se ressemblent pas. Pour le meilleur et pour le pire.
08:49
J., 20 ans, maçon, signe sa lettre de démission. Après un long entretien avec le chef de projet, et en ma présence (gênée).
Ca ne se résume pas, mais je dois écrire que cette décision émane d’un ouvrier jeune mais prometteur et travailleur, qui a du coeur à l’ouvrage. Mais aussi sujet à des absences plus que fréquentes, non excusées, depuis près d’un an, qui ne trouvent d’après lui pas d’explication cohérente.
J’ai été impressionné, je dois dire, par la lucidité qu’il portait sur sa propre démotivation, sur son désengagement. Et par le courage dont il a fait preuve, en disant spontanément ne plus pouvoir continuer dans ces conditions, ne plus pouvoir bénéficier d’une certaine tolérance de la part de ses chefs.
Il n’y a pas beaucoup de mots pour écrire quelque chose comme ça, et il y a une immensité de conséquences qui se cachent derrière ces mots si communs, au fond, si quelconques, et si maladroits à décrire. Il n’y a pas beaucoup de mots non plus pour dire que c’est une décision courageuse, de la part de quelqu’un qui assume et ne se cache pas.
Je prends une position risquée en écrivant cela. Car il faut comprendre que cela ne signifie pas que j’approuve cette décision, mais simplement que j’éprouve un certain respect pour une personne capable de la prendre aussi calmement – dans un contexte économique aussi maussade.
Peu de gens, je crois, comprennent l’immensité du désespoir qui se cache derrière une volonté aussi forte d’assumer ses actes.
Un cri de l’existence. Qui s’élève au-dessus des hommes un instant. Et aussitôt retombe dans leur lie.
18:05
Je suis sorti du travail assez tôt aujourd’hui. Une fois de plus. La charge de travail est assez limitée en ce moment, et donc on a des horaires qui s’allègent en conséquence.
Comme d’habitude, j’ai fait un détour par cette rue qui longe la Pépinière, et qui remonte de la porte de la Craffe vers la place Stan, et dont j’ignore même le nom. Cette rue pourtant, où je commence à avoir mes habitudes, à connaître les gens et les enseignes, et dont j’apprécie tellement le charme désuet, la beauté sereine, et par dessus tout, cette impression d’être hors du monde, intemporelle, tout à la fois fragile survivance et force tranquille.
Dans cette rue, donc, je me suis arrêté dans cette librairie de livres anciens, pour prendre un peu de temps à feuilleter des ouvrages aux pages jaunies, aux couvertures craquantes, et aux titres si désuets. Pour respirer un peu l’odeur de la colle, cette odeur des vieux livres qui me rappelle tant mes premières années d’école, dans ces hautes salles aux lourds rideaux, qui filtraient doucement la lumière d’une fin d’après-midi d’été. (Matthieu, peut-être te souvient-il aussi… ?)
Et, alors que j’ouvrais un livre pris au hasard parmi une montagne d’autres livres, alors que j’ouvrais cette ouvrage, faisant craquer la couverture, je tombai, ébahi, sur une feuille de papier, blanche encore comme si elle n’avait jamais vieilli, et sur cette feuille, avec des traits d’enfants, des traits roses, écriture maladroite, essai laborieux, était écrit : Bonne fête Papa.
En bas, une date, la date, 19 juin 1960.
Là encore, je crois, peu de gens comprennent le mélange indélicat d’espoir et de désespoir qu’il y avait dans ce petit mot.
Un cri du monde des morts. Qui s’élève une seconde de ses ténèbres. Et retombe dans son néant.